Voilà un apprentissage que l’on nous enseigne finalement assez peu : se reposer !
C’est pourtant un besoin vital, et plus encore aujourd’hui où nous devenons des jongleurs et particulièrement des jongleuses de haut niveau avec une tonne de choses à gérer, penser, réaliser, planifier.
C’est la course. Reposer notre cerveau est indispensable pour tenir sur la durée ! OK mais… comment fait-on ?
Repos ? Burnout ? De quoi parle-t-on ?
Le burnout est un épuisement physique, émotionnel et mental. Il peut frapper n’importe qui, mais il semble particulièrement prévalent chez les femmes jonglant entre carrière, famille et autres responsabilités. Apprendre à se reposer devient une stratégie essentielle pour prévenir cet épuisement et pour remonter la pente si on est déjà tombé.e.
Se reposer, c’est quoi ? Les neurosciences sont tout juste en train de prendre la mesure de cette information : le repos n’est pas forcément du sommeil. Parfois, nous dormons beaucoup et pour autant, nous ne sommes pas reposé.es. Chacun.e trouvera les activités qui le.la reposent, en fonction de ses goûts, et aussi en fonction du type de fatigue du moment (physique, émotionnelle, sociale…).
Les bienfaits du repos
Un bon repos permet une meilleure prise de décision, une meilleure résistance aux maladies, une meilleure mémorisation (et là encore, le sommeil n’est pas notre seul allié !), une meilleure écoute de soi, et donc… un meilleur bien-être.
Quelles activités pour se reposer ?
Cela peut être… ne rien faire ! Être juste « en pause de soi-même » !
Pour certain.es, aller dans la nature suffit à apaiser les pensées, pour d’autres, lire ou se concentrer sur une activité manuelle sera plus régénérant et permettra de mieux occuper l’esprit. Si vous avez de l’anxiété, vous pouvez aussi essayer la cohérence cardiaque, la méditation.
D’autres préféreront aller prendre un verre avec des ami.es ou aller courir (attention, si vous êtes en burnout, une activité sportive douce sera à privilégier, car votre corps est fatigué).
Les 6 critères fondamentaux d’une activité reposante.
Selon Jessica de Bloom, psychologue spécialiste de la santé au travail à l’université de Groningue, Pays-Bas, pour être reposante, une activité doit répondre à ces critères :
- Détachement (se tenir loin des pensées stressantes)
- Relaxation
- Autonomie (sentiment d’avoir la maîtrise de ce qui se passe, et donc… savoir dire non !)
- Maîtrise (mobiliser des compétences existantes, en apprendre de nouvelles, améliorer sa forme physique…)
- Meaning (activité qui a du sens pour nous)
- Affiliation (sentiment de lien social hors milieu professionnel).
N’oublions pas un élément de repos essentiel aujourd’hui : la déconnexion ! La sursollicitation de notre cerveau par des notifications incessantes ou par des informations innombrables sur nos écrans participe à l’épuisement. Savoir couper est aussi un premier pas pour se reposer.
Connaissez-vous les « petites cuillères » ?
Cékoiça ? Anne Evrard, autrice du Guide du burnout, propose d’adapter la « théorie des petites cuillères » de Christine Miserandino. Tous les matins, chacun.e de nous, s’iel est en forme, se lève avec un stock de 50 petites cuillères. Et chaque activité de la journée va prendre dans ce stock : 1 petite cuillère pour se doucher, 4 pour préparer et déposer les enfants, 10 pour cette réunion stressante, etc. L’objectif : ne pas finir sans petite cuillère pour la fin de la journée !
Et si je suis en burnout ? Alors mon stock de départ sera variable et plus faible, certaines activités seront très coûteuses. Si je démarre ma journée à 4, une douche et préparer un repas, par exemple, auront raison de toute mon énergie.
Or, comme l’indique Anne Everard, nous devons toujours garder un peu d’énergie pour consolider notre « récipient énergétique ».
Je me reposerai en vacances : une fausse bonne idée !
Voilà comment nous fonctionnons en général : nous prenons une pause quand nous avons fini une activité, nous prenons des vacances après de longues semaines de travail intense. Comme si le repos était une récompense. Mais le repos est vital, comme respirer, boire ou manger ! Comme l’indique Albert Moukheiber, docteur en neurosciences cognitives, psychologue clinicien et chargé de cours à l’université de Paris 8 Saint-Denis, travailler dur pendant des mois pour une ou deux semaines de vacances (où, bien souvent, nous planifions une multitude d’activités !), est aussi absurde que de se dire en début de mois : « Je mange 20 kg cette semaine, puis je ne mange plus du mois » !
Il est capital de prévoir de manière fréquente des temps de repos, sans pression ou sans activité. De la même manière, des micro-pauses au cours d’une activité nous permettent d’être plus créatif.ve, de prendre de meilleures décisions, d’être plus efficace, et… moins épuisé.e à la fin !
Alors, n’oublions pas : le repos n’est pas une récompense, il nous est indispensable de prévoir des temps de repos fréquents et l’oublier est contre-productif à de nombreux égards. Apprenons à nous reposer, cherchons l’activité ou non-activité qui est la meilleure pour nous à cet instant, et acceptons de prendre soin de nous !
Et vous ? Comment vous reposez-vous ?
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Sources de cet article :
- dossier Cerveau&Psycho n°159 de novembre 2023,
- le Guide du burnout, Anne Evrard, 2017
- Prendre des vacances, Albert Moukheiber (vidéo)
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