Les actions de l’association L’BURN sont mises en avant dans le numéro de mars 2023 du magazine Causette. Le mensuel est reconnu en tant que « Publication d’Information Politique et Générale » (IPG) par le ministère de la Culture. Causette consacre un dossier au burnout et réfléchit tout particulièrement à la surreprésentation des femmes chez les victimes. En effet, les 2/3 des salariés risquant de subir un burnout sont de sexe féminin. La Haute Autorité de santé (HAS) estime à 3 millions le nombre de Français en danger d’épuisement. Acteur de premier plan auprès des personnes souffrant de burnout, L’BURN propose aux lecteurs des clefs de compréhension et de réflexion devant l’exténuation des femmes. Des BURN’ettes témoignent dans ce numéro de Causette, aux côtés de la fondatrice-directrice, afin d’avancer sur un sujet encore trop souvent tabou. 

Le burnout féminin, on en cause ?

Les BURN’ettes témoignent dans Causette de leur vécu

L’BURN est devenu incontournable dans l’univers de la lutte contre le burnout féminin et Causette l’a bien compris. En s’intéressant à la féminisation inquiétante du syndrome, le magazine interroge les spécialistes de la souffrance et de l’épuisement professionnel ou personnel. C’est bien là que milite l’association L’BURN. Elle met en avant ce qui caractérise le vécu des femmes et qui peut expliquer leur prévalence dans les statistiques du burnout. 

Harcèlement sexuel, surcharge de travail, nécessité de s’occuper des autres avant soi, management toxique, mépris et sexisme constant,… Blanche, Amélie et Élodie témoignent du quotidien précédant leur effondrement. Accompagnées par l’association L’BURN dans le cadre de leur reconstruction post-burnout, ces jeunes femmes apportent dans Causette leur expérience sur les difficultés rencontrées dans leur métier et leur vie privée. Ce n’est qu’après avoir foncé dans le mur de l’épuisement total qu’elles ont accepté un arrêt de travail. 

Des symptômes qui touchent particulièrement les femmes

Les symptômes touchant les victimes sont souvent présents depuis longtemps, lorsque le corps et le mental lâchent. Causette rappelle dans ses pages ce dont souffrent une grande partie des personnes en proie au burnout avant leur écroulement :

  • troubles du sommeil ;
  • fatigue intense ;
  • douleurs invalidantes (cervicales, dos, poignets…) ;
  • irritabilité ;
  • maux de tête ;
  • crises d’angoisse ;
  • idées noires ;
  • etc.

Ce sont des signes avant-coureurs à ne surtout pas prendre à la légère. Malheureusement, les femmes en plein processus d’épuisement ne comprennent souvent que tardivement le danger que cela représente pour elles. Ce n’est qu’en étant face à la chute brutale d’un corps et d’un mental à bout, qu’elles acceptent de se pencher sur leurs propres besoins.

Le réseau de consultations « Souffrance et travail », créé en 1997, lance une alerte sur l’importance particulière que revêtent les symptômes du burnout et leurs conséquences chez les femmes. Son initiatrice, Marie Pezé, indique également que les effondrements féminins sont de plus en plus dramatiques. Ceux-ci entraînent parfois des pathologies cardiaques sévères, des infarctus ou des atteintes cognitives irrémédiables.

« Le tableau clinique du burnout des femmes est de plus en plus grave ».

Marie Pezé, coordinatrice du réseau de consultations Souffrance et travail.

Le burnout, ennemi intime des femmes

Des inégalités hommes-femmes jusqu’au burnout

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) limite l’utilisation du terme « burnout » à l’épuisement et au stress chronique liés à la profession. Cependant, les associations présentes sur le terrain observent une souffrance particulièrement accrue des femmes et la violence de leur effondrement. Dans ses actions, L’BURN cherche à comprendre les raisons de cette situation alarmante. 

Au-delà du constat de la prépondérance des femmes au sein des victimes, il convient de comprendre son origine. Causette met en avant les spécificités féminines grâce aux témoignages d’actrices engagées dans la lutte contre le burnout et les inégalités femmes-hommes. Si les caractéristiques genrées du burnout sont méconnues, car peu étudiées, les associations et collectifs peuvent attester des difficultés des femmes.

Anne-Sophie Vives, fondatrice et directrice de l’association L’BURN, appuie sur les différences de mode de vie entre les deux sexes, notamment dans la sphère privée.

« Elles sont plus exposées aux inégalités professionnelles et intrafamiliales », rappelle-t-elle. « On observe une prévalence de l’épuisement émotionnel chez les femmes ». 

 

Une charge mentale professionnelle ET personnelle

L’BURN accompagne les victimes dans leur reconstruction par de l’écoute, des échanges, des ateliers, de la pair-aidance¹ avec l’esprit de sororité qui caractérise cette association unique. Elle intervient également dans les entreprises et les organisations. Elle agit ainsi pour sensibiliser et mettre en exergue l’enjeu des inégalités femmes-hommes dans la société.

Pour L’BURN, les éléments de la vie domestique participent sans aucun doute à l’épuisement des femmes. Grâce aux témoignages des BURN’ettes dans Causette, on peut établir un premier état des lieux des situations subies par les femmes et impactant leur charge mentale tant au travail qu’à la maison :

  • harcèlement sexuel ;
  • sexisme ;
  • culte des horaires à rallonge ;
  • inégalités de salaires ;
  • sous-entendus d’incompétence des femmes ;
  • temps partiels ;
  • horaires atypiques ;
  • métiers mal considérés ;
  • emplois mal rémunérés ;
  • télétravail et hyper connexion ;
  • tâches domestiques ;
  • charge mentale parentale (organisation, enfants malades…) ;
  • assistance d’un proche en situation de handicap ;
  • charge d’une personne âgée en perte d’autonomie ;

Aux côtés de L’BURN dans cet article de Causette, le collectif Femmes et mixité de l’Ugict-CGT, est représenté par la membre élue de la commission exécutive Gaëlle Maillard. Il agit aussi dans l’intérêt de l’égalité femmes-hommes à tous les niveaux de la vie.

« Nous revendiquons la revalorisation des métiers féminins, la lutte contre le culte du présentéisme, une réelle application du droit à la déconnexion, des congés paternité et maternité plus égaux, la lutte contre le sexisme et les violences sexuelles ». Gaëlle Maillard – Causette numéro de mars 2023

 

Ne restez pas seule !

L’association L’BURN, créée en 2019, montre la voie vers la reconnaissance nécessaire d’une spécificité féminine dans le traitement et la prévention du burnout. Avec des spécialistes du droit, des psychologues du travail, un neuropsychologue et une armée de bénévoles et de pair-aidantes, L’BURN accompagne chaque jour les victimes dans leurs démarches et leur retour à l’emploi. L’année 2023 est d’ailleurs celle de son développement avec l’ouverture de plusieurs maisons en France et la mise en place de programmation virtuelle régionale. N’hésitez pas à venir rencontrer les membres de l’association dans leur nouvelle maison près de Bordeaux !

 

¹ Pair-aidance définie par le site officiel du gouvernement : « L’approche par les pairs s’inscrit dans une dynamique d’intervention fondée sur la ressemblance entre l’individu portant le rôle d’intervention et celui portant le rôle de bénéficiaire. »

Crédit photo : freepik

 

Audrey, ex-BURN’ette, rédactrice web