Le refrain de la magnifique chanson de John Legend, intitulée « all of me », vous connaissez ? « Cause all of me, loves all of you, love your curves and all your edges, all your perfect imperfections”.  Ces paroles je voudrais qu’on soit toutes capables de se les chanter. 

Pourquoi c’est difficile de s’aimer soi-même ? 

Pourquoi c’est important de cultiver l’amour de soi ? 

Pourquoi l’amour de soi n’est pas encouragé dans notre société ? 

Comment s’y prendre pour remplir sa jauge d’amour de soi ?  

On est ravies de partager avec vous tout ce qu’on a appris sur l’épineux sujet de « l’amour de soi » dans l’article de blog ci-dessous. 

La méprise n°1 : S’aimer soi-même c’est égoïste. 

On taxe souvent l’amour de soi, d’égoïsme, d’autocentrisme ou de suffisance, comme si l’amour qu’on se porte excluait les autres, comme s’ils en étaient moins dignes que nous, comme si s’en donner à soi faisait baisser la jauge pour les autres… C’est faux, c’est même tout le contraire. L’amour de soi nous connecte à notre valeur intrinsèque et inconditionnelle, et donc aux autres car cette valeur est partagée par tous les êtres humains. L’amour de soi nous apporte stabilité et sérénité intérieure il nous rend disponible et ouvert à l’autre. Nous n’avons pas peur du rejet ou du manque d’amour car nous le cultivons pour nous.  

Le contraire de l’amour n’est pas la haine mais la peur. La peur de manquer d’amour. Cette peur peut mener au manque d’ouverture, au rejet de l’autre, à la haine… Finalement, contrairement aux idées reçues, l’amour de soi n’est pas égoïste, il est philanthrope. 

Le méprise n°2 : S’aimer revient à être trop indulgent avec soi-même. 

On pense souvent spontanément que s’aimer revient à devenir trop indulgent et trop complaisant avec soi. On pense que s’aimer revient à se donner des excuses pour se laisser aller, pour ne pas progresser, pour ne pas faire d’effort pour s’élever. C’est faux. S’aimer c’est croire en soi, en ses rêves, c’est se dire qu’on mérite le meilleur. L’amour de soi est une émotion agréable qui nous positionne dans une dynamique d’action positive, il évite le sur place.  S’aimer, c’est s’élever. 

Dès l’enfance, on est invitées à se déconnecter de soi.   

Pour faire société, pour faire corps, on apprend très vite aux jeunes enfants que pour vivre ensemble, il « ne faut pas » trop s’écouter, il « faut » rentrer dans le moule, il « faut » rester dans le rang, il « faut » faire plaisir aux parents, aux professeurs…  Toutes ces injonctions finissent par nous déconnecter de qui on est. Or, c’est difficile d’aimer quelqu’un avec qui on serait déconnectée, quelqu’un qu’on connait peu… 

La société de consommation. 

Le matraquage incessant de la société de consommation nous fait avaler (malgré nous) que nous ne sommes pas « assez ». Pas assez belle, pas assez mince, pas assez intelligente, pas assez forte, pas assez drôle, pas assez motivée, pas assez talentueuse… bref « pas comme il faut ». Elle nous fait croire que l’achat de tel ou tel produit nous permettra d’accéder à la normalité en nous rapprochant du « assez » qu’on convoite. Elle crée le mal qu’elle « soigne » à coup d’achats impulsifs et de « chauffage de carte bleue ». Quand on cultive l’amour de soi, on a besoin de rien parce qu’on « est assez ».  

Comment s’y prendre pour cultiver l’amour de soi ? 

Nous pensons parfois à tort que l’amour de soi est un don ou un talent naturel qu’on recevrait ou pas à la naissance. C’est faux, l’amour de soi est un choix, on peut si on le souhaite le cultiver. Alors comment s’aimer mieux ?  

1) la pleine conscience ou l’observation de son discours intérieur 

Nous sommes accompagnées par un flux constant de pensées. Une grande partie de ce flux est un discours intérieur sur nous-même. La pleine conscience nous permet de nous mettre dans un état d’accueil et d’observation de ces pensées. Sont-elles accusatrices, critiques, pleines de reproches ? ou bien sont-elles bienveillantes, indulgentes, compréhensives ?  

Plus mon discours intérieur est dure plus il sera renforcé moins je m’aimerais, ce qui est problématique car cette émotion désagréable est non seulement inutile mais surtout paralysante car nos émotions sont le carburant de nos actions. 

Moins je m’aime, moins je me place dans un dynamique d’action positive pour habiter ma vie comme je l’entends.  

2) Se parler gentiment ou la reprogrammation de son cerveau 

Une fois avoir observé et constaté qu’une partie ou bien la totalité de nos pensées nous sont défavorables, il est possible de passer à l’action en imposant petit à petit de nouveaux schémas de pensées. Comment ? En faisant quelques efforts au début pour se parler gentiment, comme on le ferait avec un(e) ami(e). Le cerveau est très plastique, de nombreuses études scientifiques ont prouvé qu’il faut 21 jours pour reprogrammer son cerveau.  

3) Se convaincre que seul son avis compte 

Encore une fois, il s’agit de rééduquer son cerveau en créant de nouveaux schémas de pensées pour que le niveau de notre jauge d’amour et d’estime de nous-même ne dépendent pas des commentaires ou des jugements extérieurs. 

Comment s’y prendre ? Il s’agit de faire l’inventaire de ce qu’on pense de nous-même. Ensuite, l’objectif est de se demander d’où viennent ces opinions ? Viennent-elles des expériences passées ? S’agit-il de ce qu’on dit de nous ? ou bien nous ne savons plus très bien d’où elles viennent… si c’est le cas, ça signifie peut-être que ces opinions sont devenues des croyances. Enfin, il s’agit de se demander si ces opinions/croyances nous sont utiles ? Qui on serait sans ces opinions/croyances ? Comment on se sentirait ? Quelle personne on serait ? La dernière étape consiste à remplacer les pensées/opinions/croyances inutiles, douloureuses et limitantes par des pensées alternatives, des pensées à laquelle on croit presque ou on croit aussi. 

Par exemple : « Je suis vraiment nulle, ça fait 1 an que je n’ai pas travaillé depuis mon burnout », peut être remplacé par la pensée alternative suivante « La valeur famille est importante pour moi, cette année post burnout, m’a permis de passer du temps qualitatif avec mon petit garçon ». 

Ce recadrage demande de la vigilance, de l’observation et un petit effort au début. Puis petit à petit, à force d’entrainement nos schémas de pensées se modifient, l’amour qu’on se porte augmente., notre état d’esprit s’améliore. 

Bien sur les avis extérieurs ont leurs importances, ils peuvent être vus comme des signaux à interpréter de façon constructive. Cette interprétation est rendue possible si nous avons déjà constitué une opinion de nous solide, un ancrage stable. Sinon on risque de faire la « girouette », on suit les avis extérieurs et on se déconnecte de soi. Il est difficile d’aimer quelqu’un avec lequel on ne serait pas connectée.  

Les filles rappelez-vous « Cause all of me, loves all of you, love your curves and all your edges, all your perfect imperfections” 

Il est possible de remplir sa jauge d’amour pour soi, toute seule, sans injonction bien sûr… 

Pauline, une BURN’ette bénévole

Photo créé par karlyukav – fr.freepik.com