Deux mois de confinement, une aubaine pour les émotions : un véritable palace 5 étoiles où toute la journée, elles se sont promenées sans relâche dans les différentes pièces de notre esprit.

Que ce soit les montagnes russes ou la lente descente au fond de la tristesse ou de la mélancolie, nos émotions ont régné en maître durant cette période où rien n’avait plus l’air normal. 

Bref, vous l’aurez compris ce que le confinement nous a balancé direct sur la table du salon, c’est que ces émotions nous ne savons pas trop quoi en faire.

Mais pas de panique, il paraît que l’on peut les maîtriser, les gérer ou les réguler et qu’il y a même des coachs pour cela !

Alors, réguler ou écouter ses émotions ?

Lorsque l’on parle des émotions souvent nous avons tendance à les catégoriser sous l’étiquette « positive » ou « négative » et l’expression « gérer ses émotions » se voudrait alors apporter la clef pour supprimer l’effet douloureux de certaines de nos émotions.

Il pourrait être alors préférable pour certain d’utiliser le terme de « réguler », mais pour ma part, ça ne me dit vraiment rien de rapporter mes émotions à une règle. Comme s’il y avait des émotions autorisées et des non-autorisées, des émotions acceptables et d’autres non acceptables.

Tout cela laisse à penser que l’on pourrait maîtriser nos réactions émotionnelles en leur appliquant une série de lois et commandements, alors que la seule règle que suivent les émotions est  simple : 

Une situation perçue comme un danger = une réaction émotionnelle spécifique qui indique le besoin à combler (qui fait qu’on perçoit la situation comme un danger) et à l’inverse, un besoin comblé engendre une émotion agréable, de la joie, de la fierté..etc.

Lorsque l’on a intégré cela, il devient intéressant de regarder nos émotions non plus comme le poil à gratter de notre existence mais bien comme les gardiens bienveillants de nos besoins

Il ne nous reste donc plus, alors qu’à les accueillir, à leur souhaiter la bienvenue et à entamer un dialogue constructif avec elles.

Mais comment faire pour les inviter à notre table et nous réconcilier définitivement avec nos émotions ?

Apprendre à les nommer

Avez-vous remarquez comme il est parfois difficile de mettre un nom précis sur les émotions qui nous traversent ?

Bien souvent, parce que nous manquons de vocabulaire, nos émotions ressemblent souvent à un gloubiboulga de réactions, de ressentis et de pensées tous mélangés. 

En 1968, Paul Ekman, l’un des plus grands chercheurs contemporains en psychologie des émotions, identifie six émotions fondamentales : la colère, le dégoût, la peur, la joie, la tristesse et la surprise. 

Il est quand même étrange que nous n’ayons jamais appris cela à l’école !.

Et si ce panel vous semble un peu réduit pour décrire le tsunami émotionnel qui vous submerge lorsque votre belle-mère arrive à l’improviste le vendredi soir, voici un autre outil emprunté à Armella Leung, alias Art-mella, http://conscience-quantique.com/fr/, artiste dont j’apprécie particulièrement le travail pour son approche simple et ludique.

Dans sa bande dessinée : Art-Mella nous invite à parcourir nos émotions à travers le petit schéma suivant. Regardez comme il est déjà beaucoup plus simple de s’y retrouver !

gps des émotions

Et voilà, gratuit pour vous, le GPS de vos émotions ! Vous ne serez plus jamais perdues et vous verrez comme il devient beaucoup plus facile d’accueillir vos émotions si vous savez les nommer.

Accueillir vos émotions

Avec le burn-out, nous sommes facilement submergées par les réactions que nos émotions entraînent. Alors on a tendance à les rejeter plutôt qu’à les accueillir.

Et si au contraire nous en faisions nos alliées et que nous les accueillons simplement, sans jugement, avec juste un brin de curiosité.

Prendre conscience de ce que l’émotion produit en vous

Cette étape va consister à décrire précisément ce qui se passe dans notre corps et où, ce qui se passe dans notre tête, bref, toutes ses conséquences physiques, physiologiques et cognitives. 

Respirez, et prenez le temps d’observer où l’émotion se manifeste en vous.

Comme tout signal d’alarme, l’émotion a besoin d’attention et que dès lors que nous lui en accordons, elle va se réduire considérablement.

Repérer quel mécanisme de défense vous mettez en place pour vous protéger

Mais au fait, cette émotion qu’est t-elle venue nous dire ?

Car il est bien là, le rôle de l’émotion: c’est le facteur de la menace qui pèse sur notre bien-être et les réactions qui se manifestent c’est la lettre qu’il nous apporte. 

Peut-être alors devenez-vous agressif, ou bien vous renfermez vous sur vous-même ? 

Ne vous jugez pas, apprenez juste à reconnaitre ces mécanismes de défense qui vous sont propres, et qui vous protègent de ce qui vous fait du mal.

Et du mal, il y a suffisamment de choses qui vous en ont fait ces derniers temps .

Alors, ce n’est pas chouette d’avoir des émotions pour vous prévenir du danger ?

Identifier le besoin qui déclenche l’émotion

L’émotion « négative » cherche toujours à nous indiquer un besoin insatisfait dans une situation donnée. 

Bien entendu, nous pouvons tout à fait jouer les bons petits soldats (ça on savait bien faire avant le brun-out !) et la remiser dans le tiroir à trucs futiles et infantiles. 

Nous pouvons aussi choisir de penser qu’il suffit d’un peu de relaxation et hop! bye bye l’émotion !

Mais nous pouvons aussi opter pour sa compréhension et commencer par analyser la situation qui la déclenche, les besoins malmenés dans cette situation et par ricochet le mouvement qu’elle cherche à imprimer, la direction qu’elle cherche à donner, les actions qu’elle pousse à mener.

Dans mes consultations, je constate que trop de stress et de burn-out sont le résultat d’accumulation d’émotions non traitées, aussi à ce stade, il est nécessaire de mettre en place un plan d’action précis. 

Vous ne laisseriez pas le voyant de température de l’eau sur le tableau de bord de votre voiture s’agiter sans l’amener au garage? L’alarme incendie bramer et la fumée envahir la maison sans appeler les pompiers? 

Il en va de même pour votre bien-être: il redeviendra optimal uniquement si vous œuvrez pour. Si l’émotion est indicatrice d’une menace à votre bien-être satisfait ou malmené, vous ne vous débarrasserez pas de ladite menace en l’ignorant ou en attendant simplement qu’elle passe. 

Il convient à présent d’entamer un travail profond sur vos besoins et la manière de les satisfaire calmement et sereinement.

Voilà les BURN’ettes, fortes de ce super pouvoir, vous allez pouvoir mettre tout cela au service de votre bien être et au plaisir de réfléchir à un lendemain plus serein et pourquoi pas, à votre avenir professionnel… ?

Un article de Marie DUPOUEY
Coach Professionnel et BURN’ette